Mairie

27170 BARC

Téléphone

02 32 45 25 11

Notre Eglise

Eglise de Barc, en Normandie

L'église

Pour la grande majorité des communes rurales de France, l’église est le bâtiment le plus imposant du village, c’est le cas pour Barc.

Sous l’ancien régime, l’église dépendait de l’abbaye de Beaumont-le-Roger. L’édifice dédié aux frères saint Crépin et saint Crépinien est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 26 décembre 1927, quelques vestiges des XIème et XIIème siècles subsistent.

Certains des contreforts butant, qui ont pour missions le renforcement et le maintien des murs ont malheureusement été réparés avec des matériaux, comme les briques, qui enlaidissent l’édifice.

L’esthétique n’a pas toujours été la préoccupation première lors des restaurations.

Le chœur

Le chœur selon les historiens Louis Régnier, Marcel Baudot et le chanoine Bonnenfant serait de la première partie du XIIIème, il comprend deux parties voûtées, c’est la partie de l’édifice la plus ancienne. La charpente était autrefois couverte de tuiles plates, les ouvertures du pignon chevet pourvues de vitres simples sont devenues inutiles après l’installation du retable à la fin du XVIIIème siècle. Un rapport de 1771 du cartulaire du prieuré nous apprend que le chœur a besoin de travaux et qu’il est même envisagé d’agrandir les quatre fenêtres afin de laisser pénétrer plus de lumière.

La nef

La nef est une construction d’environ 24 mètres sur 10, elle a été presqu’entièrement rebâtie au XVIème siècle, on peut lire sur une des trois poutres traversières « 1772 NP » certainement la date de travaux suivie des initiales de l’exécutant. Des éléments de la charpente de la nef laissent deviner l’emplacement du clocher primitif.

L’ensemble du chœur et de la nef est d’une longueur de 33 mètres, renforcé par des contres-forts ou piliers butant qui ont malheureusement été l’objet de mauvaises restaurations, à différentes époques, tantôt on les a supprimés au risque de compromettre la solidité de l’édifice, tantôt on les a défigurés pas des réparations non appropriées comme avec de la brique et parfois même avec l’application d’un affreux enduit des plus mauvais effets. Résultats désastreux dus à la méconnaissance, l’indifférence et certainement aux manques de moyens de la municipalité.

La tour

La tour de beau style gothique fleuri s’apparente avec celles de Beaumont-le-Roger, Beaumontel, Bernay Sainte-Croix et d’Appeville-dit-Annebault, elle a été construite au XVIème siècle, sous le règne de François 1er et pouvait servir de tour de guet. Ses dimensions sont de 8,40 m sur 7, elle s’élève à 26 mètres à la base du clocher, à l’intérieur, au-dessus de la sacristie, les pierres de départ de la voûte d’une ancienne chapelle sont toujours visibles.

A l’extérieur, sur le côté ouest de la tour, à environ 1,50 mètres du sol, une pierre sur laquelle devait être représenté des armoiries a été mutilée, victime du décret de l’an II qui ordonnait aux municipalités d’effacer ou de retirer tous les signes de royauté et de féodalité sur les églises et les bâtiments communaux, cet élément aurait peut-être donné des indications sur les personnages qui ont financé la construction.

Le clocher

C’est à partir du Xème siècle que les églises se sont dotées de clochers.

Le clocher actuel daterait de 1829, il aurait remplacé celui d’origine en « fer de hache » comme ceux des églises Saint-Taurin d’Evreux, Arques-la-Bataille en Seine-Maritime et Orbec dans le Calvados, tous coiffent des tours de pierres.

Selon la transmission orale un incendie aurait ravagé une partie de l’édifice, aucune archive connue à ce sujet, toutefois la découverte en 2002 lors de travaux de couverture de pièces de charpente calcinées, laissées dans les combles de la nef renforce cette hypothèse ainsi que les quatre gargouilles sans fonction aux angles de la tour et la largeur de l’entablement de la base qui atteste de la présence d’un clocher plus imposant à l’origine.

Le coq culmine à 36 mètres, il a été installé en 2001, le précédent avait été posé en 1936, date de la réfection totale de la toiture du clocher, travaux endeuillés par la chute mortelle d’un ouvrier couvreur.

Les cloches

Une échelle de meunier (refaite en 2019) d’une longueur de 12 mètres permet l’accès aux plancher, les tréteaux ne laissent aucun doute sur la présence autrefois de trois cloches.

Lors de la parution du décret du 23 juillet 1793, qui oblige les paroisses à ne laisser qu’une seule cloche par église, les habitants obéissent aux ordres et descendent la plus grosse. Pourtant, lorsque les hameaux étaient éloignés comme à Barc, les municipalités décidaient souvent de garder la plus imposante, la commune s’aperçoit rapidement de son erreur et propose le 13 février 1794 de procéder à un échange avec une des six cloches descendue de la tour de l’église Saint-Nicolas de Beaumont pour la fonte des canons, la municipalité ne semble pas avoir été entendue malgré une pétition organisée par les habitants. Le transport pour le district de Bernay a été confié aux citoyens Jacques Chopin, père et fils.

Les cloches étaient jadis le moyen le plus rapide de prévenir les habitants des événements importants de la vie, guerres, incendies, rassemblements des troupes, assemblées, décès, mariages etc.

Deux cloches sont montées et bénites par l’abbé Pierre Patin en 1864, la première nommée Marie-Charlotte a pour parrain le comte René de Sarcus et pour marraine Adeline Lemoine, Antoine-Emmanuel Hanout et Marie-Eugénie Duprey sont le parrain et la marraine de la seconde baptisée Maria-Antoinette-Eugénie.

image
image
image

Un peu d'histoire

Le pignon à l’ouest a subi d’importants travaux au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, l’enduit appliqué sur le mur, qui a pour but sa protection contre les vents et les pluies dominants, n’est pas esthétiquement une réussite.

L’église de Barc ne semble pas avoir eu de porche, contrairement à beaucoup d’autres édifices voisins, ce qui peut expliquer qu’elle possède un portail à voussures (vestibules ou tambours) s’il y a eu, a-t-il été supprimé au moment des gros travaux entrepris L’enduit appliqué sur le pignon ne permet pas de relever d’éventuelles traces de porche.

Des curés ont tout simplement fait supprimer quelques-uns de ces proches dans un intérêt religieux, parce qu’aux temps des offices quelques paysans s’y retiraient pour causer à haute voix. Mais cet inconvénient aurait pu être évité autrement, dans beaucoup de cas il aurait suffi d’empêcher de placarder les affiches de la mairie, les ventes de récoltes etc… sous les porches d’églises.

 

L’époque révolutionnaire a été, comme pour la grande majorité des édifices religieux, une période néfaste pour l’église, les ventes, confiscations, vols, manque d’entretien et de réparations ont été préjudiciables à l’édifice.

Il a fallu attendre la seconde partie du XIXème siècle pour que de gros travaux soient engagés.

A l’intérieur, un christ (objet mobilier classé) en bois portant des traces de polychromie du XIIème est d’un grand intérêt, cette œuvre a été remisée au-dessus de la sacristie pendant de très nombreuses années, retrouvé les bras détachés du tronc, ce christ a été restauré en 1987 et depuis installé sur un des murs de la nef.

L’église aurait possédé une vierge aussi polychromée de la même époque qui se trouvait encore vers 1930 dans une maison particulière de la région, cette statue aurait elle était dérobée ou vendue pendant la période trouble de la Révolution ? Mystère.

 

Une vierge à l’enfant en pierre du XVIème siècle est aussi remarquable, certains y voient une curieuse attitude désinvolte, il faut aussi noter que l’enfant porte un doigt à sa bouche et a la main gauche posée sur son talon.

Saint Sébastien, statue aussi en pierre datée de la fin du XVIIème siècle.

Les fonts baptismaux hexagonaux sont de pierre, la cuve est recouverte de plomb et le couvercle est en bois.

 

Dans l’ouvrage « Le Traité de la Réparation des Eglises » de M. Raymond Bordeaux de 1888, il est noté que la commune de Barc possédait un if d’une grosseur remarquable. La circonférence de cet arbre était inscrite sur un contrefort de la partie nord de la nef, mais le temps a effacé la presque totalité de ces notes. On pouvait encore y lire à la fin du XXème siècle « En 1707 l’if a été coupé tour…. ».

Jadis on croyait que cet arbre possédait le pouvoir de purifier la terre des cimetières, de plus ses racines poussent sans risque de déranger les sépultures, cet arbre n’attire pas les animaux, ses baies sont toxiques. Les ifs n’avaient pas ce privilège exclusif, on trouve aussi des épines blanches, d’ailleurs à la fin du XVIIIème siècle « On prétend qu’il est défendu de planter des ifs dans les cimetières ».

Quoique la manie de détruire a fait abattre plus d’un de ces monument du règne végétal, quelques fois millénaire, il en reste beaucoup.